"Sur ta tête, bonnet tu porteras, ou amende tu paieras."
- Augustine
- 20 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 août
Il fut un temps où, en Angleterre, le simple fait de sortir sans bonnet pouvait te valoir une amende!
Cette loi étonnante remonte au règne de la reine Élisabeth Ire et nous plonge au cœur des enjeux économiques et vestimentaires du XVIe siècle.

En 1571, le Parlement anglais vote une loi appelée the “Cappers Act”. Son objectif ? Soutenir l’industrie lainière anglaise, en difficulté face à la concurrence étrangère. Le textile, et en particulier la laine, représentait à l’époque une des principales ressources économiques du pays. Pour relancer la production, quoi de mieux que de créer... un besoin "artificiel" ?
La loi stipulait que :
« Tous les hommes âgés de plus de 6 ans (sauf nobles et personnes de haut rang) doivent porter, les dimanches et jours fériés (excepté lors de voyages), un bonnet tricoté en laine fait en Angleterre, sous peine d’une amende de 3 shillings et 4 pence. »
Les bonnets devaient être en laine anglaise, fabriqués par des artisans anglais appartenant aux guildes. L’idée était de protéger les métiers du filage, du tricot et de la chapellerie tout en maintenant la demande de laine brute.
L’obligation du bonnet en laine ne dura que quelques décennies. Elle fut progressivement abandonnée au début du XVIIe siècle et officiellement abrogée au XIXe siècle, dans un grand nettoyage des textes obsolètes.
Mais elle reste un exemple fascinant de loi vestimentaire, où l’État intervenait jusque dans le contenu de ta garde-robe pour des raisons économiques.
Cette loi révèle à quel point l’industrie textile – et en particulier la laine – était cruciale pour l’Angleterre élisabéthaine. Elle montre aussi comment le vêtement pouvait être instrumentalisé pour servir des intérêts commerciaux et politiques.

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